White Sands vu par Philippe
Il y a des endroits
magiques dans le monde et « White Sands » en fait partie si peu qu'on
soit un peu réceptif et qu'on s'y rende au soleil couchant.
Nous avons commencé à
accélérer après la barrière d’entrée du parc car le soleil commençait à
décliner rapidement. La route en asphalte s’est transformée rapidement en
chemin de sable lisse et dur et les dunes sont apparues à droite et à gauche.
Nous nous sommes arrêtés sans attendre la fin de la piste et somme montés sur
la dune la plus proche. Le gypse très blanc est assez dur et on ne s’enfonce
pas trop dans ce sable même en restant pieds nus.
Le spectacle du
soleil couchant sur les hautes montagnes en arrière-plan et les dunes de sable
blanc était saisissant. Régine et Yann en ont profité pour faire plein de
photos sous tous les angles. Le soleil rasant mettait en relief les vaguelettes
formées par le vent partout sur la surface de la dune. Les dunes sont d’un
blanc soutenu que rien ne vient perturber à part un petit insecte de temps en
temps. Philippe a trouvé une vielle pièce de monnaie à moitié ensevelie.
Quand le soleil a
fini de disparaître derrière la montagne le ciel s’est embrasé et les couleurs
ont changé en un instant. Alors nous sommes repartis et avons roulé jusqu’au
point le plus avancé du désert accessible en voiture.
Nous avons gravis
tous ensemble une dernière dune et écouté le silence. La nuit commençait à
tomber.
Pendant que Régine
chantait la chanson du marchand de sable pour rappeler des souvenirs à Yann,
Philippe s’est éloigné un peu pour méditer et penser très fort à ses proches en
plus ou moins bonne santé qu’il aimait et qui n’étaient pas là.
Nous sommes ensuite
redescendus à la voiture. Il faisait presque nuit et on aurait cru que Yann
marchait dans la neige pieds nus dans les congères.
Avant de partir j’ai
dit à Philippe de jeter la pièce qu’il avait ramassée car c’était la pièce et
le vœu d’un autre. Il l’a jeté de toutes ses forces vers la dune et la pièce a
disparu dans l’obscurité.
Nous avons pris
ensuite le chemin de la sortie en essayant de ne pas nous perdre. Personne ne
parlait.
Je les ai quittés
juste avant la barrière. Ils devaient continuer leur route.
Je n’existe et ne
suis que dans ce lieu.
Mon âme est le
silence
Le sable ma demeure.