Etape Houma-Lafayette

Mardi 17 juillet

Nous avons tous bien dormi et sommes maintenant calés sur la nouvelle heure. Faut dire que la chambre de notre hôte Audrey y est aussi pour quelque chose. C'est une grande chambre cossue avec de bons lits et... la télé. Il y a des télés dans toutes les pièces visitées. Audrey nous a préparé un petit café au cas où nous serions réveillés avant elle. Le petit déjeuner cajun quant à lui est prévu à 8H 45 (c'est précis). Audrey est une femme qui a son franc-parler et qui sait ce qu'elle veut. C'est une enseignante à la retraite qui a reçu les palmes académiques françaises des mains de Jack Lang. Donc à 8H 45 on s'installe à la cuisine et c'est parti ! Oeufs avec viande hachée, toasts et jus d'orange. Audrey est au fourneau en train de faire des beignets ! des vrais comme ceux que fait ma maman. Elle applatit la pâte au rouleau, coupe des morceaux carrés dedans et les plonge dans la friture où la pate gonfle. Un peu de sucre glace dessus et le tour est joué. Miam ! Je crois qu'elle est très fière et contente de nous faire goûter ça.
Puis photo souvenir et hop nous voila partis.

       

Au passage on a oublié de lui rendre ses clés ; on les lui postera de Houston. Elle nous a parlé pas mal du guide du routard qu'on possèdait et qu'on lui a montré. Apparemment ils sont venus la voir et elle n'est pas très tendre avec eux. Ils sont passés la voir sans prévenir et ne mettent dans le guide que ce qu'ils veulent et pas nécessairement ce qu'elle leur a raconté. Je me demande même (on a eu la même réflexion avec Régine sans se consulter) si elle n'a pas cru au début qu'on en était.

Vu le temps (orage au désespoir), on a annulé la sortie en bateau sur les bayous, et on file à "Cocodrie", la pointe sud de la Louisiane. La route file en ligne droite au milieu des maisons de pêcheurs et des crevettiers et puis s'arrète tout à coup. L'eau et les marais sont devant nous et partout autour. C'est très typique ; encore un trou-du-cul du monde quoi. C'est le lieu de départ pour les organisateurs de pêche au gros.

 

Il est encore tot et nous décidons de filer directement vers Lafayette (1H 30 de route) vers l'ouest. Toujours les mêmes paysages :  bayous, forêt dense avec des arbres envahis de mousse espagnole et de temps en temps des  parties  dégagées  avec de  l'herbe  et ... des  vaches. Elles  sont  de  couleur incertaine avec de grandes cornes partant vers l'avant. Rien à voir avec les "salers".

Nous arrivons à Lafayette.
C'est une ville très étendue. Direction le musée Acadien "Acadian Cultural Center". Un petit film très intéressant retrace l'histoire des Acadiens originaires de France, émigrés d'abord au sud du fleuve Saint-Laurent (La Nouvelle-Ecosse et une partie de Maine d'aujourd'hui). Puis réprimés, décimés et chassés par les Anglais qui voulaient leur terre et après un retour en France ou ils ne se reconnaissent pas ils repartent s'installer en Louisiane qui était française à ce moment-là.
Le nom d'Acadien (dérivée au départ du paradis mythique grec l'Arcadie) va se transformer en Cadie (la Cadie) puis avec la prononciation approximative et l'accent, en Cajun. Encore une minorité qui en a chié...
Quand on sort de là on a envie de plaquer même sans ballon tout ce qui est anglais.
La visite du musée montre ensuite les coutumes, les habitations, les vêtements, les instruments de musique... des Cajuns. On apprend au passage l'origine de l'apparition de l'accordéon en Louisiane (les Allemands venus s'installer en 1880) et l'origine de la musique "Zydeco" (J'en ai acheté 2 CD qu'on écoute dans la voiture en roulant, ça le fait dur...),  musique locale pratiquée par les Noirs francophones de Louisiane.

 

A la fin de la visite on est tombé sur l'hôtesse du musée qui parle Cajun (donc français). Elle ne voulait plus nous lâcher. Elle a appris le Cajun par son père qui ne parlait que ça et qui lui a transmis oralement. Quand ces gens parlent, on reconnait bien nos vieilles expressions venues de la campagne et du terroir, mélange d'accents breton, berrichon etc ...
En tout cas on est toujours, en tant que Français, très bien accueillis (ils nous appellent "les cousins").

Après la visite du musée, nous partons vers le  Lac Martin. C'est un petit lac que nous a indiqué la cousine, encore à l'écart des circuits touristiques, qui est resté sauvage et peuplé d'une faune abondante.

A cette époque de l'année il est conseillé, pour certaines parties du parcours, de rester dans la voiture, car les femelles alligators ont leurs nids avec des oeufs ou des petits quelquefois carrément sur le chemin... Une partie que l'on ne peut emprunter qu'à pied est d'ailleurs fermée au public. Je vous laisse regarder les photos qui se passent de commentaires...

Nous nous arrètons, avant de chercher le motel, à la cathédrale Saint-Jean de Lafayette et son chêne penta-centenaire encore en très bonne santé. La longueur de certaine branches dépasse 72 mètres. Impressionnant.

Enfin, après une petit pause au motel nous allons manger et écouter de la musique chez "Randol's", un petit restaurant local réputé. Je me fais péter une assiette d'écrevisses avec une bonne petite bière. Ici, il y en a partout. L'orchestre est composé d'un violon, d'un accordéon, d'une guitare et d'une batterie. Ca donne pas mal et les gens dansent.  Malheureusement ce ne sont pas des couche-tard. Ils doivent même manger relativement tôt (le restau est ouvert de 17H à 22H). Donc on se rentre.

Comments

[Z]

Encore des paysages qui regorgent d'une flore mirifique !

Le chêne penta-centenaire, vous l'avez touché, enlacé, caressé ? Il doit émaner de lui un tourbillon d'énergie à en perdre pied !

Comme il a l'air apaisant le petit coin encore sauvage. J'en reste méditative...

[Roseline]

Chapeau pour tous ces commentaires!!! Je ne pensais pas en avoir autant à lire!! Disons que j'y suis depuis un bon moment alors je reviendrais plus souvent lol!
Bises à tous les 3 et profitez bien de ce séjour!

[Clock']

Nous on rentre juste de Paris et on est allé nous aussi aux Galeries Lafayettes !! ;)
Biz à tous les trois !!