Un clin de symbole
A Santa Monica, quand on arrive de Los Angeles, il y a une grande plage de sable blanc qui se déroule à l'infini vers le sud et le nord. Beaucoup de touristes aussi qui se font dorer la couenne. L'eau est chaude et on pourrait se croire sur les plages landaises. Les vagues sont là aussi avec leurs surfeurs; elles font le même bruit que chez nous.
Il y a des mouettes voleuses qui n'hésitent pas à piquer tout se qui se mange sur les serviettes dès que leurs propriétaires sont partis se baigner. On a assisté à un détroussage de paquet de chips en règle.
La plage, très large, est bordée par une rangée de palmiers plongeant leurs troncs
dans l'herbe verte rasée de près et serrée comme de la
mousse. Les gens se reposent à l'ombre pendant que d'autres font leur
gymnastique. Entre les palmiers et la plage, il y a une piste
cyclable sur laquelle on rencontre un peu tout ce qui roule sans moteur.
Beaucoup de rollers. (C'est exactement la leçon 2 unit 3 de chez Nathan).
Il fait très bon. On retrouve la végétation du midi de la France : lauriers
roses, géraniums, bougainvilliers...
En arrivant à Santa Monica, il y a aussi une immense digue en bois d'arbre. Cet immense promontoire qui s'avance sur la mer, a été construit par les colons au 19ème siècle, comme s'ils avaient voulu continuer à avancer toujours plus loin vers le soleil couchant.
J'ai marché sur la digue envahie par les marchands de souvenirs, les promeneurs
et les pêcheurs mexicains. Au bout, il y a un petit escalier qui descend et une
rambarde qui donne sur l'océan et l'eau déjà vert foncé.
On ne peut pas aller plus loin.
Il y avait un gars avec un piano numérique qui chantait et jouait en même temps
un air d'Elton John je crois.
Son chant et sa musique claquaient dans l'air sans écho et semblant venir de
nulle part.
C'était bien. C'était même très bien.
On venait de parcourir plus de 9000 kilomètres vers l'ouest, en jouant les
colons modernes, traversant les déserts avec un peu de sueur mais sans trop de
risque.
C'était, dans ces circonstances, assez facile de s'imaginer ce qu'avaient pu
endurer les familles d'émigrants pour arriver jusqu'ici il y a 200 ans, et de
communiquer un petit peu avec tous ces gens du passé.
Ces 10 minutes furent très intenses ; peut être les plus belles du voyage.
Voilà. C'est ma vision de la côte du Pacifique. Pour tout dire, je pense que
j'étais déjà venu là
sans doute dans une autre vie.
Au fait! Je me suis baigné et j'ai pissé dans l'eau... Mais ça vous l'aviez
compris les amis, c'était un clin de symbole.